Rosenwiller

Église Sainte-Rose-de-Lima

Avant de parler de l’église elle-même, il convient de fournir tout d’abord quelques éclaircissements sur la fondation du hameau de Rosenwiller, englobé territorialement et administrativement dans le sein de la commune de Dettwiller. Lorsque Reinhold von Rosen (1604-1667) rachète le bailliage du Herrenstein à la ville de Strasbourg en 1652, les villages de Dettwiller et de Dossenheim, qui en font partie, sont ruinés et presque dépeuplés à la suite de la Guerre de Trente Ans (1618-1648). Parallèlement, les réformés suisses convertis au calvinisme sont opprimés et chassés de chez eux. Ces émigrants commenceront à arriver à Dettwiller vers 1655. Afin de mieux exploiter des terres en dehors de Dettwiller, Reinhold von Rosen fonde en 1664 un hameau portant son nom. Celui-ci est composé de 7 fermes et 4 maisons de valets. Rosenwiller vient de naître. En 1670, Conrad von Rosen, neveu et gendre de Reinhold, autorise les Réformés à construire un temple dans le village nouvellement construit, l’église de Dettwiller étant réservée au culte luthérien. La construction, terminée en 1672, ressemble aux fermes de montagne et ne comporte pas de clocher. En 1695, Rosenwiller devient paroisse réformée. Le nombre de réformés diminuant progressivement, la paroisse de Rosenwiller est rattachée à celle de Cosswiller en 1819 (le temple, trop délabré pour y tenir des offices, est désaffecté et vendu aux enchères en 1905, avant d’être transformé en grange). De son côté, la proportion de catholiques a fortement augmenté jusqu’à devenir majoritaire. En 1835, les habitants catholiques de Rosenwiller entreprennent des démarches auprès de la communauté calviniste restante et du préfet, pour une utilisation commune du temple (simultaneum). Ces démarchent n’aboutissant pas, les familles catholiques décident de construire une nouvelle église par leurs propres moyens. La première pierre de l’église est posée en 1842. L’abbé Georges Caspar, curé à Durningen et natif de Friedolsheim, surveilla les travaux et avança les fonds nécessaires. Le sanctuaire fut dédié à sainte Rose de Lima et béni solennellement le 7 octobre 1845. Le bâtiment comporte une nef à vaisseau unique plafonné et un chœur surélevé de trois degrés, plafonné aussi, avec abside à pans coupés. L’arc triomphal est en plein cintre. Concernant l’extérieur, on observe une architecture qui a opté des chaînes d’angle en grès apparent et des baies en plein cintre. La façade occidentale très simple, à pignon tronqué, renferme un portail rectangulaire surmonté d’un fronton. Prolongeant le pignon, un campanile de plan rectangulaire, couvert par une petite flèche polygonale, renferme deux cloches.

Robert Gall (1904-1974), artiste peintre de Colmar, dont on peut admirer également les fresques exécutées au Mont Sainte-Odile, a contribué à rehausser la beauté intérieure de notre église. En 1943 et 1947, il réalise les remarquables fresques figurant dans l’abside et au-dessus des autels latéraux : le Christ en croix, l’Assomption de la Vierge Marie et sainte Rose de Lima.

Sainte Rose, qui es-tu ?

Je m’appelle Isabel De Flores Y Del Oliva. Je suis née en 1586, à Lima (Pérou), dans une famille pauvre d’origine espagnole. Très vite, on me surnomme Rose. À 4 ans et demi, je sais déjà lire. Parmi mes lectures, je suis attirée par le récit de la vie de sainte Catherine de Sienne qui deviendra mon modèle. En 1606, âgée de 20 ans, je décide de consacrer ma vie à Dieu et prends l’habit des tertiaires dominicaines. Je transforme la cabane au fond du jardin de mes parents en un petit ermitage : je m’y retire pour prier de longues heures. Avec un zèle ardent pour le salut des pécheurs et des Indiens, pour qui je souhaitais donner ma vie, je me soumettais volontiers à toutes sortes d’austérités, de pénitences et de souffrances, pour les gagner au Christ. J’ai bénéficié aussi de telles grâces mystiques, que la méfiance de l’Inquisition me valut plusieurs examens de la part des autorités religieuses ; la sûreté doctrinale et la profondeur de mes réponses impressionnèrent mes interrogateurs. Durant le temps libre qui me reste, j’apporte mon aide aux enfants abandonnés, aux vieillards, aux infirmes et aux malades. Je meurs le 24 août 1617, à l’âge de 31 ans.

Ma fête est fixée au 23 août.

Je suis la sainte patronne de l’église de Rosenwiller.