Littenheim

Église Saint-Pierre

La première mention relative à un édifice religieux remonte au 6 novembre 1178 et se trouve sur un document signé du pape Alexandre III, confirmant à l’abbaye de Neuwiller le droit de patronage de l’église paroissiale de Luttenheim. De l’édifice du Moyen Âge subsiste la tour qui pourrait remonter au XIIIe siècle. La nef, détruite au XVIIIe siècle, avait été endommagée en 1676, par les troupes du baron Montclar. D’après un plan et deux élévations conservées aux archives départementales du Bas-Rhin, cette nef avait la même largeur et la même hauteur que le rez-de-chaussée de la tour. Celui-ci était voûté d’ogives. La nef actuelle est construite en 1776 par François-Antoine Le Roy, inspecteur des Ponts et Chaussées de Basse-Alsace, après plusieurs projets de Pétin (1770), prédécesseur de Le Roy, du maître charpentier Jean Roll (1776) et de Le Roy (1772 et 1774). Le projet d’exécution de 1774 diffère cependant, par la façade occidentale, de la construction définitive. La voûte de la tour est remplacée par un plafond surélevé et les baies en arc brisé sont remplacées par des baies en plein-cintre.

Le maître-autel en bois peint façon marbre, avec des sculptures en bas-reliefs et des dorures, date de 1847. Il comporte divers décors : arma Christi et voile de sainte Véronique (tombeau), Christ debout tenant le calice et l’hostie (porte du tabernacle), trophées d’objets liturgiques et ecclésiastiques (parcloses), rinceaux et volutes. Deux statues d’anges complètent l’ensemble. Le grand tableau représente Jésus remettant les clés du Royaume à saint Pierre agenouillé. Cette huile sur toile mesure 2,10 m de haut sur 1,50 m de large. Deux autels en pendant, côtés sud et nord de la nef, sont, eux aussi, peints façon marbre, avec des sculptures en bas-reliefs et des dorures (1847). Chaque autel comporte un tableau (huile sur toile 1,65 × 1,15 m) : l’Immaculée Conception (Vierge Marie debout sur le globe, écrasant le serpent, encadrée par deux anges), côté nord ; saint Jean (patron secondaire de la paroisse) avec ses attributs traditionnels que sont le calice et l’aigle, côté sud. L’église abrite une belle Piéta en bois polychromé et doré, datant du XVe siècle.

Saint Pierre, qui es-tu ?

Avec mon frère André, j’étais pêcheur sur le lac de Tibériade, jusqu’au jour où Jésus est passé par là et nous a invités à quitter notre barque et nos filets pour le suivre. Parmi les apôtres, nous sommes les premiers à suivre Jésus. Durant trois années, j’ai appris à mieux connaître Jésus. J’ai assisté à ses miracles et je l’ai écouté parler de Dieu aux hommes. Le soir du Jeudi Saint, quand Jésus a pris le pain et le vin pour instituer l’Eucharistie, j’étais là. Par contre, au moment de son arrestation, je me suis enfui comme les autres. Et quand on m’interrogea pour savoir si j’étais un de ses amis, j’ai affirmé plusieurs fois ne pas le connaître. J’en ai bien honte. Le matin de Pâques, quand le tombeau de Jésus a été découvert ouvert, c’est moi qui suis entré… et j’ai constaté qu’il était vide ! Jésus était ressuscité ! Après la résurrection de mon Maître, je suis devenu le chef du groupe des apôtres. Rempli de courage et de force au jour de la Pentecôte, je n’ai plus eu peur de parler de Jésus, malgré les nombreux séjours passés en prison parce qu’on voulait me faire taire. Je veux aider les hommes à connaître Jésus. C’est pourquoi je décide de me rendre à Rome, où je deviens le premier évêque. En 64, alors que l’empereur Néron persécute les chrétiens, je suis martyrisé : on me crucifie, la tête en bas (j’estimais ne pouvoir être crucifié la tête en haut, comme Jésus). Mon corps a été enseveli à Rome, sur la colline du Vatican, là où se dresse aujourd’hui la basilique Saint-Pierre.

Ma fête est fixée au 29 juin.

Je suis le saint patron de l’église de Littenheim.