Altenheim

Église Saint-Lambert

Le village est cité à partir du VIIIe siècle dans des chartes de l’abbaye de Wissembourg et de Murbach. La mention la plus ancienne se rapportant à un édifice religieux ne remonte qu’au début du XIVe siècle. Au début du XVIIe siècle, un litige entre le décimateur (abbaye de Marmoutier) et la commune nous renseigne sur la nécessité d’une restauration de l’église. La reconstruction de l’édifice est décidée au XVIIIe siècle. Les plans et devis sont demandés à Charles Christiani, inspecteur des Ponts et Chaussées. L’adjudication des travaux a lieu en 1764 et la construction est sans doute achevée en 1766, comme semble l’indiquer la date gravée sur le bénitier encastré dans le mur sud de l’édifice. L’église dispose d’un clocheton en ardoises, situé sur le toit du chœur. Altenheim était une filiale de la paroisse de Waldolwisheim jusqu’à sa séparation en 1802. On accède à l’édifice par la façade occidentale rectangulaire qui est percée d’un portail surmonté d’un arc bombé, lui même surmonté d’un oculus et coiffé d’un fronton triangulaire intégrant une horloge. Ce fronton est couronné d’une statue en grès de saint Lambert (d’une hauteur de 1,50 m). L’église est placée sous le patronage de ce saint évêque. Le second patronage est celui de sainte Pudentienne. L’édifice est percé de fenêtres en plein cintre, ornées de vitraux de 1947 signés du peintre-verrier Alphonse Ehret (1886-1963) : l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Résurrection, la Pentecôte et l’Ascension.

Le mobilier liturgique (maître-autel et deux autels latéraux) est en bois peint et doré de style néo-roman. La porte du tabernacle représente Jésus attablé avec les disciples d’Emmaüs. Les fonts baptismaux, en grès jaune, sont datés de 1690. Une peinture de l’Assomption de la Vierge Marie décore le plafond.

Chaque année, la paroisse d’Altenheim organise une belle et fervente célébration de la Fête-Dieu. À l’issue de la messe solennelle, les fidèles participent à la procession eucharistique à travers les rues du village. Les quatre reposoirs sont installés et décorés avec l’aide des fidèles de la communauté de paroisses.

Chapelle du cimetière

Le cimetière du village, autour de l’église paroissiale, abrite une chapelle. Ce modeste édifice abrite les statues de sainte Bernadette et de Notre-Dame de Lourdes, cette dernière trouvant place dans un charmant décor rocailleux. L’ensemble est complété de deux vitraux représentant sainte Cécile et sainte Thérèse d’Avila. La voûte de la chapelle est peinte en bleu ciel et ornée de multiples étoiles.

Une plaque de marbre perpétue le souvenir du curé Joseph Four qui est à l’origine de cette construction. Né le 10 juillet 1866 à Dieffenbach, ordonné prêtre en 1894, l’abbé Four arrive à Altenheim en 1929. Il restera le curé de cette paroisse jusqu’à sa mort, en 1943. Ayant exprimé le désir d’être inhumé dans ce village, le prêtre obtient d’un villageois la mise à disposition gracieuse d’un bout de terrain jouxtant, l’angle nord-est du cimetière. Les travaux de construction de cette chapelle, destinée à la dévotion des paroissiens et à abriter ultérieurement le tombeau du curé Four, peuvent débuter. Dès 1935, deux maçons du village et une équipe de bénévoles se mettent à l’œuvre. Endormi dans l’espérance de la résurrection, le 13 septembre 1943, l’abbé Joseph Four sera inhumé dans son tombeau le 15 septembre, jour de la fête de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.

Saint Lambert, qui es-tu ?

Je suis né au milieu du 7e siècle, à Maastricht, aux Pays-Bas. Adolescent, mon père me recommande à Théodard, évêque de Tongres-Maastricht. Sous sa tutelle, je bénéficie d’une éducation à la cour royale mérovingienne. À la mort de Théodard, vers 670, le roi Chidéric II souhaite que je devienne le nouvel évêque. J’ai donc accepté cette mission. Comme mon prédécesseur, j’ai continué à christianiser cette région, à faire bâtir des églises et à créer de nouveaux monastères. Le roi avait grande confiance en moi ; plus d’une fois il a cherché conseil auprès de moi. Mais certains étaient jaloux de l’influence que je pouvais avoir sur le roi Childéric. Lorsque celui-ci est assassiné, en 675, Ébroïn, l’ancien maire du palais, prend le pouvoir et me fait chasser. Qu’importe, je poursuis ma mission d’évêque et ne me prive pas de dénoncer les injustices qui existent dans le royaume. Mes prises de position dérangent certains qui sont au pouvoir. Ainsi, le 17 septembre 700, alors que je suis à Liège, Dodon et sa troupe sont envoyés pour m’assassiner.

Ma fête est fixée au 17 septembre.

Je suis le saint patron de l’église d’Altenheim.